Pucerons : agir à la source
Comment lutter contre les pucerons si je ne veux pas utiliser de pesticides ? Il faut agir à la source : bien souvent la prolifération des pucerons commence par une seule femelle adulte…
Si les rosiers ne sont pas trop nombreux dans le jardin, il vaut la peine d’inspecter régulièrement le sommet tendre des tiges en croissance et les bourgeons. En effet, c’est là que commence généralement une colonisation de pucerons. Et tout débute le plus souvent par un seul gros puceron – une puceronne, plus exactement – installée là par… les fourmis ! Présentes partout, les fourmis noires des jardins élèvent des pucerons pour se nourrir, un peu comme du bétail. Les pucerons restent sagement là où on les place pour sucer la sève des plantes. Ils la transforment en une déjection sucrée très nourrissante et dont les fourmis raffolent – le miellat. En bonnes bergères, les fourmis protègent leurs pucerons et les « traient » en les stimulant avec leurs antennes.
Une puceronne suffit
Les femelles pucerons sont capables d’enfanter des petits pucerons sans mâle (parthénogenèse). Un seul insecte peut ainsi suffire pour engendrer ses semblables, et ainsi de suite. Pour prévenir une colonisation de pucerons, il suffit d’écraser les premiers indésirables avec les doigts (ou des gants) pour éviter la multiplication. Si les colonies de pucerons sont déjà bien développées, on peut utiliser le pistolet d’arrosage pour les éjecter – mais attention à ne pas endommager les plantes !
Il est aussi possible de faire appel à l’aide des coccinelles, qui dévorent voracement les pucerons aussi bien à l’état adulte que sous forme de larves. On peut certes acheter des coccinelles d’élevage, mais le mieux est de favoriser les coccinelles présentes naturellement sur place. En évitant tout d’abord de traiter à tout va dès l’attaque du premier puceron : les insecticides détruisent sans distinction toutes les larves et empêchent l’équilibre naturel de se créer. D’autant qu’il y a d’autres insectes dont les larves se délectent de pucerons : les syrphes (petites mouches qui imitent les guêpes et les abeilles) et la chrysope (insecte vert-fluo aux grandes ailes transparentes). Ces prédateurs peuvent être présents dans tous les jardins, à condition de leur laisser quelques petits coins sauvages : bandes de prairie fleurie où les adultes peuvent butiner, tas de bois et de feuilles pour passer l’hiver. Un jardin diversifié est le meilleur rempart contre la présence d’indésirables !