Artichaut genevois: un patrimoine à déguster et à butiner!
Pour élargir la biodiversité du potager, on peut aussi compter sur les anciennes plantes cultivées de nos régions, souvent menacées de disparition. Parmi elles, il y a un légume spectaculaire qui est un véritable rescapé de l’histoire : l’artichaut Violet de Plainpalais.
Les artichauts sont issus de la domestication d’un chardon sauvage. Ce sont des légumes qui prennent un peu de place – entre 1 et 2 m2 par plant – et qui sont difficiles à cultiver mécaniquement, ce qui en fait des mets de prestige. Il n’y a pas beaucoup de variétés d’artichauts et on croyait même que l’une d’elles était irrémédiablement perdue : l’artichaut Violet de Plainpalais, un descendant de l’artichaut de Provence amené à Genève par les réfugiés Huguenots, que l’on cultivait au pied des remparts de la ville du temps de l’Escalade.
Une redécouverte inattendue
On croyait l’artichaut genevois définitivement perdu. Mais en 1959, un professeur de l’Ecole d’horticulture de Châtelaine le repère dans un jardin privé du Grand-Saconnex et prélève une bouture sur ce survivant. Au fil des ans, des botanistes se succèdent pour maintenir la variété et la reproduire. Pour conserver toutes ses caractéristiques, on le multiplie à partir des jeunes pousses qui renaissent au pied de la plante, qu’on appelle des «œilletons». Aujourd’hui, la Fondation ProSpecieRara assure aussi sa préservation et sa diffusion auprès des maraîchers et des amateurs.
Une tige à croquer
Cet artichaut n’a pas la grosse tête des variétés de Bretagne ou d’Espagne : il ressemble toujours au petit artichaut de Provence, mais en mieux adapté à notre climat, en plus précoce… et en plus savoureux ! Les artichauts peuvent se manger crus ou cuits. Il faut les couper en laissant environ 10 cm de tige sous le bouton floral, car, cuit, ce bout de tige devient tendre et se déguste avec plaisir, avec un petit goût de cardon, le cousin pas si éloigné de cette belle plante.
Un spectacle violet électrique !
Aujourd’hui, chacun peut adopter un Violet de Plainpalais dans son potager ou dans un massif comme plante de décoration. Une fois installé dans un sol riche, léger et pas trop sec, il peut vivre des décennies, puisqu’il redonne de nouveaux plants, sans nécessiter de traitement particulier. Pour l’aider à passer l’hiver, il faut simplement veiller à attacher ensemble ses feuilles avant les premiers froids, ainsi qu’à ramener de la terre et des feuilles mortes autour du pied pour le protéger du gel.
Ainsi accueilli, l’artichaut récompensera généreusement le jardinier en devenant spectaculaire. Ses grandes feuilles claires et découpées forment un bel ensemble, surmonté bientôt par les gros boutons de fleurs – les artichauts.
Si on renonce à les cueillir pour les consommer, les fleurs s’ouvrent et offrent à la vue de magnifiques demi-pompons d’un violet électrique, sur lesquels les insectes butineurs se régalent – un véritable restaurant pour la Nature en ville !
On peut trouver des œilletons d’artichaut Violet de Plainpalais auprès des deux associations suivantes :
Les Artichauts
Rue Baulacre 5
1202 Genève
info@artichauts.ch
Semences de Pays
Serres de Belle-Idée
Chemin du Petit-Bel-Air 2
1225 Chêne-Bourg
www.semencesdepays.ch